La FCPE (Fédération des parents d’élèves), le SNUipp-FSU, SNES-FSU (syndicat majoritaire du 2nd degré) FO, SUD, CGT, dénoncent ces évaluations standardisées qui ne prennent pas en compte la situation particulière vécue par les élèves et les familles.
Des évaluations de rentrée sont-elles nécessaires ?
Les incertitudes sont grandes sur le niveau des savoirs scolaires des élèves pendant cette période de confinement. La majorité des enseignant-es pense donc nécessaire d’évaluer ses élèves mais il convient de lever l’ambiguïté entretenue par le MEN. Quelles évaluations seront utiles aux enseignant-es pour établir un bilan affiné de « là où en sont les élèves » et adaptées aux circonstances si particulières de cette rentrée ? Des évaluations standardisées conservées à l’identique de celles de 2019 alors que l’année scolaire a été perturbée ? Qui peut y croire…
JM Blanquer s’appuie sur un présumé « bon sens » pour imposer à la rentrée ses deux priorités : le recentrage sur les « fondamentaux » et les évaluations nationales standardisées.
Ces évaluations portent non seulement une vision étriquée des apprentissages mais abordent des points discutables : est-ce bien le dispositif adéquat pour recueillir le sentiment des enfants sur leur vécu pendant le confinement ? Quelles suites données à ces questions liées à la situation ?
Les évaluations CP et CE1, imposées depuis l’arrivée de JM Blanquer, ont pour conséquence de restreindre l’enseignement en CP et CE1 à « une toute petite partie » des programmes, mesurable et quantifiable.
Ce qu’en dit Philippe Meirieu
Dans un article consacré à la pédagogie différenciée, P. Meirieu écrit : « Je ne l’ai jamais conçue comme une mécanique technocratique qui soumettrait tout élève à des batteries de tests permanents permettant d’imposer à chacun les connaissances et les méthodes qui correspondraient strictement à son niveau et à ses besoins. Cette vision, qui nourrit très largement aujourd’hui le discours dominant sur « l’individualisation », est, tout à la fois, une erreur et une faute ». Une erreur parce qu’il n ‘y a pas de réponse qui se réduise à une « remédiation technique ». Une faute, car « en cherchant systématiquement la solution pédagogique dans le passé de l’élève, on risque de l’y enfermer. (…) Autant dire qu’on privera les uns et les autres de la découverte de stratégies qui pourraient justement leur permettre de se dépasser et de se développer. »
Une pétition ici : https://la-petition.fr/les-evaluations-ne-doivent-pas-avoir-lieu