Alexandre Ployé, maître de conférences à l’université Paris-Est Créteil est venu nous parler de l’école inclusive en France avec ses manques et ses paradoxes.
53 participant.es ont pu écouter, débattre sur ce thème .

Il est remonté à l’héritage de la Troisième république et d’un idéal méritocratique afin de nous démontrer que notre système éducatif est profondément inégalitaire et que l’école inclusive ne peut s’installer dans ce système. Tant que nous en appellerons à la médicalisation de l’échec scolaire ou que nous scinderons structurellement l’école en deux, c’est à dire avec des classes spécialisées pour les enfants qui n’apprennent pas ( ULIS, SEGPA...) et des classes « normales » nous ne ferons pas d’inclusion !

« Le milieu ordinaire doit s’adapter. C’est cela l’inclusion, et ça doit être travaillé en France, notamment dans la formation initiale et continue des enseignants et enseignantes. »
« Ce travail de catégorisation est mortel. Il faut cesser de ranger les élèves dans les tiroirs du prêt-à-penser. À partir du moment où on catégorise des élèves on les exclut possiblement ».
Une école inclusive n’est ainsi pas une école qui s’adapte aux élèves handicapé.es, aux dyslexiques, etc...,c’est une école qui s’intéresse aux besoins éducatifs de TOUS les élèves. Il nous faut regarder les besoins universels des élèves et ne pas focaliser sur les besoins individuels ! Convoquer leur désir d’apprendre avant tout avec leurs différences !

Pour Alexandre Ployé, il faut donc absolument repenser l’inclusion en termes de modifications pédagogiques et structurelles. Une des clés de voûte est le développement du co-enseignement et les dimensions collaboratives et partenariales (avec les parents et d’autres métiers, comme les éducateurs-trices, les orthophonistes, les psychologues…) : « Le partenariat, c’est la clé de voûte de l’école inclusive », assure-t-il. Et bien sûr ce que clament les enseignant.s : il faut « Penser la formation et l’accompagnement »

« Sans formation, certains enfants nous renvoient un sentiment d’impuissance, ce qui parfois mène à des postures de rejet. On ne peut pas faire porter l’inclusion scolaire aux seul.es enseignant.es. Il faut qu’ils/elles puissent déposer leurs affects, leurs sentiments, dans des dispositifs d’accompagnement, par exemple par l’analyse de pratiques. « Il n’y a d’inclusion réelle que si l’enseignant.e est capable d’intégrer psychiquement l’inquiétante étrangeté de l’élève différent ».
La limite de l’inclusion est la souffrance des élèves accueilli.es. Il nous faut trouver des solutions mais cela ne peut se faire sans partenariat et formation.

L’après midi a été l’occasion pour certain.es enseignant.es de témoigner et d’échanger sur ce qu’il était possible de faire au sein d’une équipe ou d’un établissement. MAIS les formations requises ont été souvent sur temps personnel et l’investissement des équipes réelles mais locales.

Il nous faut une politique d’envergure pour que l’inclusion soit réellement réussie. L’éducation nationale mettra-t-elle les moyens à la hauteur de la tâche ?

L'école inclusive

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